VOYAGE SAINT GERMER DE FLY
Du 03 au 06 Octobre 2019
Le jeudi 03 Octobre, le groupe de nos amis allemands voyageant en car arrive à Saint Germer de Fly à l’horaire prévu. Leurs amis français les accueillent chaleureusement.




La soirée se passe dans les familles.
Journée du 04/10/2019
Après le petit-déjeuner dans les familles, nous nous sommes rassemblés à 8h00 au car pour un départ en direction Compiègne.
Nous arrivons à 10h30 à la Clairière des Armistices.



Un guide nous y attend. La traduction est assurée par Rita.
Pour mieux comprendre ce que représente ce lieu, le guide nous donne un cours d’histoire. Nous sommes attentifs.
Le 6 octobre 1918, par l’intermédiaire du Gouvernement Suisse et de son Ministre à Berne, le Gouvernement Allemand, sur l’initiative du Prince Max de Bade, Chancelier de l’Empire, adresse une note au Président Wilson. Il sollicite celui-ci d’en informer tous les belligérants et de les inviter à envoyer des plénipotentiaires pour ouvrir des négociations.
Depuis 2 mois, la situation de l’Allemagne s’est profondément modifiée. Ses dernières réserves sont épuisées, ses troupes sont harassées, démoralisées. L’action des chars d’assaut et l’arrivée des renforts américains rendent toute lutte impossible. Le peuple souffre de faim et des troubles éclatent de toutes parts. On demande l’abdication de l’Empereur Guillaume II. Il faut saisir la première occasion favorable pour demander la Paix aux Alliés.
Du côté français, le Maréchal Foch établit dès le 8 octobre un projet sommaire des obligations à imposer à l’adversaire. Plusieurs rencontres ont alors lieu entre le Président Wilson, le Prince Max de Bade et le Maréchal Foch, devenu Commandant en Chef des Armées alliées. Des conventions verbales sont établies le 24 octobre. Elles tiennent compte des progrès réalisés depuis l’ouverture des pourparlers.
Le 31 octobre, les Chefs des Gouvernements Alliés se réunissent chez le Colonel Housse, envoyé du Président Wilson. Le même jour, a lieu la première séance plénière du Conseil Supérieur de la Guerre à Versailles.
Le 4 Novembre, des conditions d’Armistice sont examinées. Le Conseil Supérieur de la Guerre comprend 9 plénipotentiaires assistés des Chefs d’Etat-Major et de diverses personnalités. Ce même jour, en une réunion plénière, le texte définitif de l’Armistice est arrêté par les Chefs des Gouvernements Alliés. Il est aussitôt câblé au Président Wilson.
Au lendemain de cette séance, des ordres sont donnés pour la réception des parlementaires Allemands.
Le7 Novembre, le Maréchal Foch accompagné du Général Weygand, du Commandant Riedinger, du Capitaine de Mierry et de l’Officier-Interprète Laperche, quittent Senlis avec la Délégation Britannique présidée par l’Amiral Wemyss, Premier Lord de l’Amirauté.
Pour son calme et son isolement, la forêt de Compiègne a semblé être le lieu idéal pour cette dernière phase. D’autant plus que le train du Maréchal Foch pouvait l’y conduire. Le wagon du Maréchal avait été aménagé par la Société des Wagons-Lits peu de temps avant le 11 Novembre. C’est donc dans cette forêt de Compiègne que le wagon portant le numéro 2419 D fut utilisé comme bureau pour la première fois. Il a aussi servi aux entrevues de Trêves le 16 décembre 1918 et les 16 janvier et 13 février 1919.
Après un voyage dans des conditions difficiles et un changement de voitures, les plénipotentiaires Allemands arrivent à Tergnier où un train les attend. Plusieurs heures plus tard, le train arrive lui aussi en forêt de Compiègne.
Les deux trains sont arrêtés à quelques mètres l’un de l’autre et reliés par un caillebotis qu’il faudra utiliser pour se rendre de l’un à l’autre. Ils sont garés sur deux tronçons de voies ayant leur origine dans la gare de Rethondes. Le Maréchal Foch fait prévenir les plénipotentiaires qu’il les recevra dans son train à 9h00 le 08 Novembre. Les négociations vont commencer. Il devra en résulter la capitulation.
Enfin, après d’âpres entrevues et plusieurs heures d’explications, et malgré des clauses humiliantes pour eux, le 11 Novembre à 5h30, les Allemands acceptent de signer la convention de l’Armistice dans le wagon du Maréchal Foch.
A 11h00, la sonnerie « Cessez le feu » retentit sur le front. La première guerre mondiale est finie ; la nouvelle de la victoire se propage rapidement dans toute la France.
Dès 1920, les journaux s’émeuvent de l’absence de monuments en ce lieu où fût signé l’Armistice et son état d’abandon. Grâce à l’argent d’une souscription internationale, Monsieur Binet Valmer avec les associations d’anciens combattants, décident de l’ouverture d’une clairière de 100m de diamètre.
En son centre, une dalle et 2 monuments matérialisent l’emplacement des wagons du Maréchal Foch et des plénipotentiaires allemands. Sur la dalle commémorative est écrite la phrase : « Ici le 11 Novembre 1918, succomba le criminel orgueil de l’Empire Allemand vaincu par les peuples libres qu’il prétendait asservir ». Le Président de la République, Monsieur Milleran, a inauguré le Mémorial le 11 Novembre 1922 accompagné de nombreuses personnalités françaises et étrangères.

Quant au Wagon, offert par la Compagnie de Wagons-Lits au Président de la République, il fait partie du train présidentiel. Ensuite, il est installé dans la Cour de Invalides où il est l’objet de la curiosité générale. Subissant les intempéries, il se détériore rapidement. A la demande du Maire de Compiègne et grâce à la générosité d’un Américain, le Wagon remis en état, est placé dans un abri construit dans la Clairière de l’Armistice.
Autre monument d’exception : la statue du Maréchal Foch. Elle est inaugurée en 1937. Ce sera le seul monument épargné lors du démontage et de de la destruction de la Clairière. Elle sera même protégée par un coffrage en bois lors de la démolition par explosif du bâtiment qui abritait le wagon. Les drapeaux britanniques, français et polonais qui se trouvent derrière la statue sont plus récents. Ils rappellent que Foch était Maréchal de Grande Bretagne, Maréchal de France et Maréchal de Pologne.

Un an après, c’est l’alerte et en 1939 à nouveau la guerre.
La bataille de France est perdue. Le 14 juin 1940, l’ennemi est à Paris. La moitié du territoire est envahie. L’Angleterre n’a plus de forces en état de combattre sur le Continent. L’Amérique n’entrera en guerre qu’un an plus tard.
En conséquence, devant l’épuisement des troupes et les progrès de l’ennemi, « une implacable et douloureuse nécessité militaire » s’impose : une demande d’Armistice est lancée. C’est dans la Clairière de l’Armistice que se réunissent le 21 juin les délégations Françaises et Allemandes. Le Wagon a été sorti de son abri et amené à sa exacte du 11 Novembre 1918. C’est là que sont exposées les conditions, examinées ensuite et proclamées dans une tente dressée près de la statue du Maréchal Foch. Le 22 juin, les conditions sont dictées avec autant de bruit et d’éclat (foule, musique, cinéma), que la délégation Française, le 11 Novembre 1918, avait mis de ferme dignité à l’égard des vaincus.
Pendant l’Occupation, les monuments de la clairière sont démontés et emmenés en Allemagne, ainsi que le wagon. Celui-ci sera exposé à Berlin puis remisé dans une gare de triage. Le Carrefour de l’Armistice est complètement détruit, dévasté, les avenues sont défoncées, labourées, les plantations coupées, l’abri du Wagon est rasé.
Compiègne est libérée le 1er Septembre 1944. Le 21 Octobre, dans la matinée, le Général Koenig, héros de Bir Hakeim en 1942, est reçu par la Municipalité. Il vient de se couvrir de gloire. L’après-midi, à la Clairière de l’Armistice, eut lieu une première réunion réparatrice devant l’emplacement de la Dalle Sacrée où a été jetée une toile commémorative.
Le 11 Novembre 1944 dans la matinée, eut lieu une prise d’armes présidée par le Général Koenig. A la Clairière de l’Armistice, remise en état par des prisonniers Allemands, les détachements Français et Américains sont sous les armes. En présence de représentants de Grande-Bretagne, de Pologne et d’Amérique, Monsieur Jeanneney, président du Sénat et Ministre de la Guerre, allume au moyen d’un flambeau le bûcher qui se trouve près de la Dalle. Le Carrefour est purifié. Les autorités viennent se placer devant le monument du Maréchal Foch et signent le Livre d’Or de la Ville de Compiègne.
La destruction de la voiture 2419 D a fait l’objet de plusieurs thèses. Celle d’un bombardement allié a été avancée jusqu’en 1958. Mais les recherches menées après la chute du mur de Berlin ont permis de rétablir la vérité. La voiture 2419 D a été certainement brûlée accidentellement sur une voie de garage, à côté du camp d’ Ohrdruf, en forêt de Thuringe.

En 2012, le jardin de la Mémoire Augustin Trébuchon – dernier soldat français tué au combat le 11 Novembre 1918 à 10h45 – ouvre ses portes. Ce jardin est dédié à tous les soldats morts et blessés durant les conflits de 1870, des 2 guerres mondiales, de l’Indochine, de l’Afrique du Nord, et des Opérations extérieures » tel le Liban, l’Afghanistan..
Après ce voyage dans l’Histoire et la Guerre par ces monuments extérieurs, nous entrons dans le Musée Mémorial de l’Armistice.
Là aussi, il nous faut revenir quelques années en arrière. Le 16 septembre 1950, la Compagnie des wagons-lits offre le wagon restaurant 2439D afin de remplacer dans le musée le 2419D. Ces 2 wagons sont de séries similaires. Il est aménagé à l’identique grâce aux plans de 1918 puis est acheminé en gare de Rethondes par voie ferrée et ensuite par la route vers l’abri qui a été reconstruit.
Le mobilier et les objets y retrouvèrent leur place. Ils avaient été déménagés et cachés en juin 1940 par le conservateur du musée, avant l’arrivée des troupes allemandes.
Sous l’initiative de Monsieur Jean Legendre, Député-Maire, cet abri s’est agrandi. Une vaste salle contenant 800 photographie stéréoscopiques prises sur le vif dans les zones de combat et un sanctuaire qui porte, gravé sur deux piliers de marbre le nom de nos champs de bataille depuis la Belgique jusqu’à l’Orient ont été ajoutés et construits. Entre ces deux piliers, brûle la flamme du Souvenir.



En 1992, le général Gamache, président de l’association des amis de l’Armistice, fait construire deux salles. Dédiées aux armistices de 1918 et de 1940, elles présentent de nombreux documents et photos relatifs à ces conflits. Une belle collection d’artisanat de tranchée y est exposée. Des vestiges de la voiture 2499D, récupérés à Ohrdruf, y sont présentés ainsi que divers documents relatifs au traité de Versailles de 1919.
En silence et dans le recueillement, nous passons devant la reproduction du wagon, puis nous déambulons dans les différentes salles.





Cette visite du Musée s’achève, il est l’heure de se restaurer dans un lieu aménagé.




A 13h30, nous reprenons le car pour nous rendre à Compiègne. Nous avons un quartier libre dans la ville impériale. Certains profitent des terrasses pour prendre un café ou acheter des chocolats, d’autres visitent le centre historique de la ville.



A 16h00, nous quittons Compiègne pour un retour à Saint Germer de Fly.
Nous arrivons à 18h00. Il nous reste un peu de temps pour nous préparer pour la soirée franco-allemande à la salle socio-culturelle.


Tour à tour , Madame Maryvonne LAVAUX, Présidente du Comité de Jumelage de Saint Germer de Fly, Monsieur Alain LEVASSEUR, Maire de Saint Germer de Fly, Monsieur Franck GRUNEWALD, Maire de NIEDENSTEIN et Madame Andrea FINK-BELLER, Présidente du comité de jumelage de NIEDENSTEIN ont pris la parole.
Lors de cette soirée, nous n’avons pas oublié notre amie Heike et notre ami Erwin Mâding disparu le 22 juin 2019.
Nous avons partagé un délicieux repas. La soirée a été animée par des airs d’accordéon et un orchestre qui a assuré une ambiance formidable.








Journée du 05/10/2019
Après le petit-déjeuner dans les familles, nous nous sommes rassemblés à 9h00 au car pour le départ. Après l’Histoire hier, place aux Loisirs avec le parc « France Miniature ». Plusieurs français ont souhaité accompagner leurs amis allemands.
Visiblement, la soirée franco-allemande a laissé des traces et les organismes sont fatigués !!!! Opérations « Je dors dans le car » et « Combien y a t-il de personnes dans le car ? »




Nous arrivons au Parc à 11h30.



Nous prenons nos paniers repas, entrons dans le parc.
Nous nous dirigeons vers l’aire de pique-nique. Nous nous installons et déjeunons.





Environ 1 heure plus tard, nous finissons de manger et ramenons nos paniers repas au car. Il est temps de passer à la visite.
Le parc présente 117 monuments et sites français y sont reproduits en miniature, à l’échelle 1/30e sur un espace de cinq hectares aménagé en forme de carte de France avec des bassins aux emplacements des mers et océans qui bordent l’Hexagone ainsi qu’une île de Corse.






